LE TROT DU CHIEN

Le Trot du Chien

Pierre Coignard

 

 

Dans Le Trot du Chien, Pierre Coignard signe une œuvre magistrale, une méditation tragique et poétique où l’absurde de l’existence se dévoile avec une lucidité cruelle. À travers l’errance d’un cocker, miroir grotesque et sublime de l’humanité, ce roman de 250 pages transcende la simple fable pour devenir une accusation vibrante contre la vanité de nos quêtes de sens. Dans un monde qui se rit de toute fidélité, ce chien, ridicule et magnifique, trotte après un sens qui n’existe pas, incarnant une révolte instinctive face au néant. La prose de Coignard, aphoristique et saturée d’images brutales, lacère l’âme avec une précision poétique. Chaque phrase, taillée comme un diamant, oscille entre vérité nue et illusion éphémère, tandis que les perspectives alternées, celle du chien, brute, et celles des humains, fragmentées, tissent une polyphonie désabusée, mêlant ironie mordante et tendresse maudite. À travers des décors de ruelles fétides et de terrains vagues, l’auteur transforme l’errance canine en une métaphore universelle de la condition humaine, à la fois vaine et héroïque. Structuré en trois mouvements implacables, l’illusion d’un sens, la confrontation au réel, la transcendance dans la persévérance absurde, ce roman est une mécanique tragique qui cadence la déroute. Coignard ne console pas, il accuse, forçant le lecteur à contempler, dans les yeux de ce cocker, le reflet de ses propres illusions. Le Trot du Chien est un cri poétique, un miroir tendu à l’humanité, une œuvre intemporelle qui célèbre la grandeur tragique de courir sans pourquoi. Un chef-d’œuvre qui ne promet rien et donne tout: le vertige de vivre.